Suite à l’article publié sur Hexagones le 8 décembre 2014 relatif à ses résidus de bauxite, ALTEO tient à rappeler les points suivants :
1/ Après 120 ans d’activité, Alteo n’a pas connaissance de maladie liée à la présence de bauxite ou de ses résidus.
Les différentes études d’impacts sur la santé et l’environnement sont disponibles sur ce site internet et notamment l’évaluation des risques sanitaires1 réalisée en 2013.
2/ Les résidus de bauxite ne sont pas toxiques au sens de la réglementation, comme le démontrent l’étude de l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques réalisée en 2012 et la certification REACH2.
Les résultats présentés par le laboratoire anonyme mentionné dans l’article ne montrent pas la toxicité éventuelle mais la composition de ces résidus.
3/ La radioactivité des résidus de bauxite stockés à Mange Garri est inférieure à celle du sol granitique de certaines régions françaises (Bretagne, Corse ou Massif central par exemple)3 et 4.
Par ailleurs, Alteo rappelle que les seules études dont on peut tirer des conclusions sont celles effectuées par des laboratoires compétents et indépendants dont les protocoles doivent être écrits et normalisés.
Nous déplorons donc l’usage d’informations inexactes et leur amalgame qui peuvent provoquer des inquiétudes injustifiées chez les salariés d’Alteo ou les riverains.
Le site de Mange Garri, sur lequel sont stockés les résidus de bauxite, est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE ) dans la rubrique 2720 : stockage de déchets non dangereux.
Ce statut impose à Alteo le respect au quotidien de prescriptions réglementaires et le contrôle de paramètres comme :
L’ensemble des mesures sont communiquées dans le bilan environnemental du site de Mange Garri à la DREAL ainsi qu’aux communes de Gardanne et Bouc Bel Air.
Par ailleurs, pour obtenir l’autorisation d’exploiter, Alteo a présenté aux services de l’Etat et au public un dossier comprenant notamment une Evaluation de risques sanitaires (ERS) (lire ci-contre)
Les études de toxicité, les analyses radiologiques et l’évaluation de risques sanitaires démontrent que les résidus de bauxite
Il y a souvent confusion entre composition et toxicité d’un matériau. La toxicité se mesure à ses effets, pas à sa composition.
La toxicité des résidus de bauxite a été étudiée dans le cadre de l’évaluation de leur dangerosité. La réglementation retient 15 groupes de dangers qui vont de l’inflammabilité à la reprotoxicité. L’évaluation, qu’Alteo a confiée à l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques, conclut pour l’ensemble des 15 groupes, à l’absence de danger.
Les résidus de bauxite ne sont ni toxiques ni dangereux.
Conclusion du rapport d’étude N°INERIS - DRC-12-125645-11177A daté du 15/10/2012 portant sur le classement en dangerosité de la Bauxaline®
Composition minéralogique de la Bauxaline®
Oxydes | % | Oxydes | % |
SiO2 | 5,7 | Al2O3 | 12,35 |
Fe2O3 | 48,8 | CaO | 5,34 |
MgO | 0,14 | Na2O | 3,26 |
K2O | 0,06 | Cr2O3 | 0,31 |
TiO2 | 9,45 | MnO | 0,06 |
P2O5 | 0,48 | SrO | 0,02 |
BaO | 0,01 | PF 1000°C | 11,4 |
Total | 97,34 |
L’analyse radiologique de l’impact conclut que l’exposition annuelle reçue par le public générée par le stockage des résidus de bauxite ne dépasse pas 0,1 mSv/an, soit un dixième de la valeur autorisée par la réglementation française (article R. 1333-8 du code de la santé publique). L’impact radiologique du stockage de Mange-Garri est, par conséquent, jugé acceptable pour le public au sens de la réglementation française.
Cette étude s’appuie sur des mesures de la radioactivité ambiante des sols et de l’air, réalisées en différents endroits du site pendant plusieurs mois (du 13/04/2005 au 03/11/2005).
La mesure ponctuelle réalisée par la Criirad est similaire voire inférieure à celles réalisées par Algade. Elle ne remet donc pas en question les conclusions de l’analyse radiologique : les résidus de bauxite stockés sur le site de Mange Garri ne présentent pas de risque sanitaire.
A titre de comparaison, l’émission des résidus de bauxite est inférieure à celles des roches granitiques présentes dans différentes régions françaises (Bretagne, Corse ou Massif central par exemple).
Il faudrait qu’une personne reste couchée pendant 4 ans sur le sol du site de Mange Garri pour recevoir une dose de radiation équivalente à celle d’un simple scanner.
Analyse radiologique de l’impact sur l’environnement du dépôt à terre sur le site de Mange Garri – Etude Algade 2005
Dans le cadre du dossier soumis à enquête publique en 2006, ALTEO a sollicité la société spécialisée ALGADE pour réaliser une étude d’impact radiologique du site de stockage de Mange Garri. Cette étude détaillée a été communiquée à la DREAL et est également tenue à la disposition du public.
Cette étude d’impact s’attache à évaluer l’exposition de plusieurs groupes de population parmi lesquels on retrouve :
Ces groupes de population sont notamment caractérisés par des temps de présence sur le site ou à proximité, à l’intérieur ou à l’extérieur d’habitations en prenant des hypothèses conservatrices.
Trois voies d’exposition de ces groupes de population ont été considérées :
Enfin, afin de tenir compte des spécificités du site de Mange-Garri, ces évaluations ont été réalisées en s’appuyant sur des mesures de la radioactivité ambiante des sols et de l’air, en différents endroits du site (intérieur, clôture) pendant plusieurs mois (du 13/04/2005 au 03/11/2005).
Compte tenu de ces éléments, l’étude conclut que l’exposition annuelle susceptible d’être reçue par le public, en supplément de l’exposition naturelle, ne dépasse pas 0,1 mSv/an soit un dixième de la valeur autorisée par la réglementation française (article R. 1333-8 du code de la santé publique). L’impact radiologique du stockage de Mange Garri est, par conséquent, jugé acceptable pour les personnes du public au sens de la réglementation française.
Conclusions de l’étude
Conclusions de la campagne de contrôles atmosphériques dans le cadre d’un stockage de produits contenant des produits radioactifs naturels - Mange Garri, station drain Valabre, Etude Algade 2011
Des études récemment publiées dans certains médias font état de données relatives à la composition et aux caractéristiques radiologiques des résidus de bauxite qui seraient contradictoires avec les études et informations publiées par Alteo.
Comparons les analyses et les conclusions de chacun.
Deux analyses ont été publiées :
Hexagones compare les résultats de composition de métaux à des résultats annoncés comme étant extraits de documents officiels d’Alteo. Les résultats prêtés à Alteo sont aberrants. L’origine exacte de ces données n’est pas précisée.
Le tableau ci-dessous reprend donc :
Hexagones déduit de ce tableau que la bauxaline est toxique. Or la toxicité se mesure à ses effets, pas à sa composition. A titre d’illustration, une casserole en inox contient 15% de chrome (soit 150 000 mg/kg), ce n’est pas pour autant qu’elle est toxique. La toxicité des résidus de bauxite a été étudiée dans le cadre de l’évaluation de leur dangerosité. La réglementation retient 15 groupes de dangers qui vont de l’inflammabilité à la reprotoxicité [3]. L’évaluation qu’Alteo a confiée à l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques conclut, pour l’ensemble des 15 groupes, à l’absence de danger.
> Les résidus de bauxite ne sont ni toxiques ni dangereux.
Deux analyses ont été publiées :
Les deux notes de la CRIIRAD présentent des considérations d’ordre général mais n’apportent aucun élément chiffré susceptible de remettre en cause les conclusions de l’analyse radiologique qu’Alteo met à disposition du public.
> Les résidus de bauxite stockés sur le site de Mange Garri ne présentent pas de risque sanitaire.
La CRIIRAD précise que « les mesures radiamétriques montrent que dans la zone d’entreposage des boues rouges le niveau de radiation est 4 à 8 fois supérieur au niveau naturel enregistré sur substratum calcaire naturel local ». Ces valeurs sont bien connues. Rappelons cependant, à titre de comparaison, que l’émission des résidus de bauxite est inférieure à celles des roches granitiques [7] présentes dans différentes régions françaises (Bretagne, Corse ou Massif central par exemple). Rappelons également que les valeurs mesurées par la CRIIRAD chez le voisin le plus proche (0.076 µSv/h) sont similaires à la moyenne mesurée par l’IRSN dans le département (0.077 µSv/h)[8]
> Il faudrait qu’une personne reste couchée pendant plus de 3 ans sur le sol du site de Mange Garri pour recevoir une dose de radiation équivalente à celle d’un simple scanner.
La CRIIRAD évoque des envolements de poussière sur le site de Mange Garri sans donner de référence réglementaire. Le seuil réglementaire pour les poussières sédimentables sur le site de Mange Garri est passé de 1g/m2/jour à 0.5g/m2/jour. Alteo met en œuvre de gros moyens pour limiter les envolements de poussières vers les voisins du site de Mange Garri.
Les résultats des relevés de poussières effectués par un organisme externe (APAVE) tous les quinze jours sur 10 plaquettes installées à l’intérieur et à l’extérieur du site sont disponibles sur ce site. Ces relevés de poussières montrent le respect des 0,5 g/m2/jour.
La CRIIRAD précise que la récente directive 2013/59/EURATOM impose la mise en place de contrôles de radioactivité pour les matériaux de construction. Alteo a bien évidemment connaissance de cette réglementation. L’intégration des contraintes radiologiques requises pour la fabrication de matériaux de construction est prise en compte par Alteo, comme le sont toutes les contraintes environnementales et réglementaires liées à la fabrication de tels matériaux.
La CRIIRAD porte un jugement sur la qualité du laboratoire Algade (« Le laboratoire de la CRIIRAD a constaté sur de nombreux dossiers les insuffisances des suivis radiologiques et études d’impact conduites par cet organisme ») qui paraît en décalage avec l’expertise et la notoriété de ce laboratoire. Leurs études, qui sont menées selon des protocoles normalisés et conformes à la règlementation, montrent que les niveaux de radiation sont très éloignés des doses susceptibles d’engendrer un risque pour la santé.
En conclusion, Alteo confirme l’absence d’impact sanitaire des résidus de bauxite.
Notes de référence (sources documentaires ci-contre)
[1] Analyses publiées sur le site du ministère - Répertoire Registre français émissions polluantes
[2] Laboratoire de l’INSA de Lyon. Mesures réalisées en 2014 dans le cadre du programme Bauxaline® Technologies
[3] Annexe I à l’article R541-8 du code de l’environnement
[4] Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité, laboratoire crée en 1986 par Michèle Rivasi, député européenne
[5] Collectif composé de citoyens et d’élus européens (José Bové, Michèle Rivasi)
[6] Algade : laboratoire spécialiste de la radioactivité
[7] M. Giot, E. Mund, université de Louvain, 2005 + conférence nucléaire et santé, Pr JC Artus
[8] IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) - Bilan de l’état radiologique de l’environnement français en 2012