Un impact limité sur le milieu marin

L’effluent et la qualité des eaux marines

A 20 m du point de rejet (à l’embouchure de la canalisation), la concentration en matières en suspension est déjà dix fois plus faible que le bruit de fond naturel (les matières en suspension présentes naturellement dans cette zone de Méditerranée).

A moins de 10 m du point de rejet, pour les substances prioritaires, les teneurs dans les eaux marines sont sous les seuils fixés par les normes de qualité environnementale.

Le rejet des eaux d’Alteo ne remet pas en cause le maintien du bon état chimique de la masse d’eau dans laquelle il est situé.

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Photo P. Bonhomme - GIS Posidonie 2013

Les risques écotoxiques ne sont pas significatifs à l’échelle du canyon de la Cassidaigne

D’après les tests réalisés en laboratoire les organismes qui apparaissent les plus sensibles aux effets de l’effluent sont les bactéries et dans une moindre mesure, les larves d’oursins ; l’écotoxicité de l’effluent est bien inférieure à celle des effluents historiques contenant des résidus de bauxite.

En transposant ces données dans le milieu naturel et au vu des peuplements présents, avant 2016, à proximité du point de rejet, les risques écotoxiques effectifs aujourd’hui sont limités à la proximité immédiate du point de rejet et ne sont pas significatifs à l’échelle du canyon de la Cassidaigne.

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Les risques sanitaires sont considérés comme faibles

Pour les composés chimiques, le risque sanitaire lié à des effets cancérigènes ou non cancérigènes pour une exposition de type chronique par ingestion peut être qualifié d’acceptable (au sens de la réglementation).

Par exemple : les indices de risque avec seuil calculés pour les métaux et les composés organiques ingérés via les poissons et l’eau de baignade individuelles, chez les adultes et les enfants, sont tous inférieurs à la valeur repère de 1 (issue d’une circulaire de 2007). De plus les risques sont faibles. Le risque le plus élevé est de 0,002 (soit environ 500 fois moins que la valeur repère de 1).

Pour les risques liés à la radioactivité, l’impact radiologique est estimé au maximum à 11,5 µSv /an pour les adultes et 21,6 µSv /an pour les enfants.

L’impact radiologique du futur rejet d’effluent sur la population de référence est négligeable, d’autant plus que les hypothèses retenues lors des calculs sont pénalisantes.

A titre de comparaison, la dose équivalente moyenne reçue annuellement à cause de la radioactivité naturelle en France est de l’ordre de 2,4 mSv/an (source IRSN  ), soit plus de 100 fois supérieure.

Ces informations sont extraites de la synthèse du résumé non technique de l’Etude d’impact, réalisée par un collège d’experts scientifiques, pour le Dossier de demande d’autorisation d’exploiter (2014).

Quelle évolution du milieu marin après 2015 ?

Des fonds marins d’une grande richesse

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Oursins diadème auprès de la conduite

Les inspections sous-marines montrent une très grande richesse de faune et de flore tout au long de la conduite. Sur le plateau continental, on a constaté que celle-ci servait de refuge à de nombreuses espèces de coraux, éponges, crustacés et de poissons jusqu’à plus de 250 m de profondeur. 

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Coraux blancs

L’Agence des Aires Marines Protégées a réalisé en 2013 des campagnes d’observation dans les canyons profonds de Méditerranée. Le canyon de Cassidaigne fait partie des sites les plus exceptionnels de la façade méditerranéenne française par l’exubérance des espèces et l’abondance des coraux blancs. 

Les analyses montrent que, dans le périmètre d’influence des rejets de résidus, les peuplements des fonds marins meubles restent diversifiés. Une colonisation des sédiments contenant des résidus a été observée jusqu’à 2 400 m de profondeur. En 2012, une étude a démontré que les résidus n’ont pas d’impact sur les foraminifères   - indicateurs de vie marine.

Ces études permettent de conclure à une absence d’impact notable des résidus sur la macrofaune benthique   y compris à forte profondeur.

Vers une recolonisation progressive des zones anciennement impactées

L’arrêt définitif du rejet de boues rouges le 31 décembre 2015 laisse envisager une recolonisation progressive des zones impactées d’où la nécessité de poursuivre les observations en mer au-delà de l’arrêt des rejets solides à la fin de 2015. L’hypothèse de la recolonisation des fonds a été confirmée par la campagne de suivi des rejets en mer réalisée en 2016/2017.

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Impact du milieu marin à partir de 2016
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Impact du milieu marin au fil des années

Dans le cadre de l’autorisation d’exploiter , une première campagne - post arrêt des rejets de résidus de bauxite en mer - a été programmée en 2016 et 2017.

On a pu ainsi étudier les évolutions et la recolonisation des résidus historiques déposés sur les fonds marins.

Des points de prélèvement supplémentaires dans l’axe du canyon ont été intégrés au programme de suivi des dépôts et de la faune associée. Un suivi des substrats durs profonds (coraux blancs) a également été effectué.

Le rapport du CSIRM   confirme et commente les différents résultats scientifiques de cette campagne. Lire ci-contre.