Ce sont des résidus minéraux dans lesquels on retrouve les composés présents dans la bauxite : à savoir principalement de l’oxyde de fer (d’où leur couleur très rouge), de l’oxyde de titane, de l’oxyde d’aluminium ainsi qu’une faible proportion d’autres métaux : chrome, vanadium principalement.
Ils sont lavés à grande eau pour les débarrasser de 97,5% de la soude dont ils sont imprégnés (la soude est utilisée pour extraire l’alumine). Cette eau sodique est récupérée dans le procédé.
Ces résidus de bauxite mélangés avec de l’eau sont communément appelés « boues rouges ». A Gardanne les « boues rouges » qui étaient envoyées en mer étaient composées de 5% de résidus de bauxite et de 95% d’eau.
Le Comité Scientifique de Suivi (CSS), mis en place en 1995, et chargé de l’évaluation de l’impact de ces rejets a produit des cartes représentant l’étendue géographique du dépôt à partir des prélèvements réalisés sur les différentes stations lors des campagnes en mer tous les 5 ans.
Les résidus de bauxite rejetés avant le 31 décembre 2015 se sont écoulés principalement vers le fond en raison de leur densité ; préférentiellement dans l’axe du chenal, puis vers l’ouest en raison de leur entraînement par le courant liguro-provençal .
Depuis cette date les boues rouges ne sont plus rejetées en mer.
L’usine de Gardanne est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement. Une Autorisation Préfectorale fixe les conditions de rejet des résidus de bauxite dans le milieu naturel.
Les quantités mais également la qualité des rejets sont strictement encadrées et contrôlées notamment par la DREAL et la Police de l’Eau (DDTM ).
Entre 1995 et 2015, le Comité Scientifique de Suivi (CSS) nommé par arrêté Préfectoral, a fait réaliser des études spécifiques permettant de mieux comprendre l’évolution et les impacts de ces rejets de résidus de bauxite sur le milieu naturel.
Ce Comité Scientifique de Suivi a présenté chaque année un rapport annuel complet au Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST). Le CODERST est composé des services de l’Etat, des Collectivités Territoriales, de représentants d’associations, de professionnels.
Depuis le 31 décembre 2015 les rejets de résidus de bauxite solides ont totalement cessé. Les fonds marins dans la zone de résidus feront l’objet d’un suivi. Celui-ci sera communiqué aux services de l’Etat et aux nouvelles instances mises en place par l’Arrêté Préfectoral d’exploitation du 28 décembre 2015.
Toutes les études sur le rejet historique ont été réalisées par des scientifiques indépendants.
Plus de 80 études ont été menées avant l’installation de la canalisation de rejet et depuis sa mise en service. Ces études visaient à mesurer l’évolution des résidus dans les fonds sous-marins, les impacts sur la faune, ainsi que les impacts sanitaires de ce rejet.
Des prélèvements de fonds sous-marins ont été réalisés tous les 5 ans, (de - 230 m à – 2500 m de profondeur) pour permettre plusieurs types d’études et d’analyses :
Ces études ont permis de conclure à une absence d’impact notable des résidus sur la macrofaune benthique y compris à forte profondeur.
Depuis le 31 décembre 2015 les rejets de résidus de bauxite solides ont totalement cessé. Les fonds marins dans la zone de résidus feront l’objet d’un suivi. Celui-ci sera communiqué aux services de l’Etat et aux nouvelles instances mises en place par l’Arrêté Préfectoral d’exploitation du 28 décembre 2015.
Depuis le 31 décembre 2015 les rejets de résidus de bauxite solides ont totalement cessé. L’Arrêté Préfectoral d’exploitation du 28 décembre 2015 a mis en place de nouvelles instances de suivi.
Il était composé de 7 membres tous nommés par la préfecture sur proposition de son Président JC Dauvin (l’exploitant ne participait pas au choix des scientifiques).
Ces personnalités reconnues dans leurs domaines de compétences (écotoxicologie , radioécologie, écologie marine, halieutique , gestion et valorisation des résidus) répondaient à l’un des trois critères au moins :
1) n’être lié avec l’industriel d’aucune manière
2) avoir des compétences dans le domaine marin dont l’écotoxicologie
3) avoir des compétences sur les potentiels de valorisation de la Bauxaline.
Durant l’exercice du CSS, sur un total de 19 scientifiques, 15 ont été renouvelés. Ceux-ci occupent (ou ont occupé) des postes de responsabilité à l’Université, dans des cabinets scientifiques…
Selon le sujet, des experts extérieurs au CSS ont été invités pour apporter leurs compétences : ex. F. Galgani de l’IFREMER (publication avril 2005, Deep-sea caging of the mussel Mytilus galloprovincialis, Taylor & Francis Group).
Les membres du CSS n’étaient pas rémunérés. Ils recevaient uniquement des défraiements pour leurs frais de déplacements. Les défraiements du Président du CSS - JC Dauvin - ont fait l’objet d’une Convention Alteo/Université de Caen Basse Normandie lui permettant de réaliser le Rapport annuel du Comité Scientifique de Suivi.
JC Dauvin a également publié une synthèse de travaux réalisés depuis le début des travaux du CSS dans la revue internationale Marine Pollution Bulletin.
Depuis le 28 décembre 2015, le nouvel Arrêté préfectoral a désigné de nouvelles instances de suivi.
L’Etat réglemente et contrôle les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE ). Les études sont payées par les industriels. C’est comme ça. C’est la loi.
Les études étaient indépendantes.Le CSS nommé par la préfecture les préconisait mais ne les finançait pas.
L’Etat ne désigne aucun cabinet pour réaliser les études. Elles sont faites par des cabinets d’étude scientifiques externes dont les compétences étaient validées par le CSS.
Il est arrivé qu’Alteo travaille avec des laboratoires dont certains collaborateurs étaient aussi membres du CSS. Dans ce cas, les membres concernés ont quitté le CSS et ont été remplacés par d’autres scientifiques.
Les études ont été nombreuses et régulières. Le Comité Scientifique de Suivi (CSS) a recommandé de nombreuses études dont : écotoxicologie ; études de la radioactivité des résidus en mer ; étude des risques de contamination humaine via la consommation de poissons pêchés dans le canyon de Cassidaigne, etc. Ces études ont été réalisées et leurs résultats figurent dans les rapports annuels du CSS (consultables sur ce site ).
D’autre part, des chercheurs ou organismes indépendants publient régulièrement des études sur le canyon de Cassidaigne : par exemple l’étude de 2012 sur les foraminifères du canyon de Cassidaigne de Christophe Fontanier maître de conférences (Université d’Angers) (Marine Pollution Bulletin).
Le Comité Scientifique de Suivi n’existe plus depuis la fin du rejet des boues rouges en mer. Il a été remplacé par le Comité de Surveillance et d’Information sur les Rejets en Mer (CSIRM ) nommé par la préfet le 31 mars 2016.