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A-t-on pris suffisamment de précautions avant d’installer la conduite ?

4 ans d’études préalables ont mis en évidence l’absence de nuisances, tant vis-à-vis du patrimoine touristique de la région (plaisance, baignade…) que sur le milieu marin et son écosystème.

Éloigné de la côte, bénéficiant d’une déclivité de plus de 50 %, le débouché de la conduite a été installé précisément là où s’ouvrent des fosses de 2400 mètres de profondeur, vers lesquelles, sous l’effet de leur propre poids, les boues rouges s’acheminent directement.
Cette solution a été choisie après 4 années de recherches, principalement d’études d’impact, menées par des organismes scientifiques qualifiés :

  • Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes de Sète
  • Office Français de recherche Sous-Marine
  • Station Marine d’Endoume
  • Services d’Etudes et de Recherches de la Compagnie Pechiney

Comment se comportent les résidus en mer ?

Les rejets ont tendance à se comporter comme des sédiments naturels. Les observations sous-marines montrent qu’une faible partie des rejets est empêchée de s’écouler dans la fosse de Cassidaigne, du fait des turbulences et des courants marins. Des études, prenant en compte ces phénomènes, ont mis en lumière la répartition géographique de ces résidus. Elles ont observé les influences respectives des différents courants :

  • le courant principal liguro provençal,
  • les remontées d’eaux profondes et de descente d’eaux de surface,
  • les courants circonstanciels dus à la topographie et à la météo.

Les résultats mettent en évidence la formation d’un front de sédimentation à 60 kilomètres du débouché de la conduite qui avance de 4 à 5 Km par an depuis 1991 et épaissit dans l’axe du canyon. La vitesse de sédimentation réduit progressivement à la diminution de la quantité des rejets. La surépaisseur provoquée ne se mélange que très peu avec les sédiments préexistants.

Quelle est l’influence des rejets sur la faune, du plateau continental aux grandes profondeurs ?

Deux populations végétale et animale typiques se partagent l’espace allant du plateau continental à la plaine bathyale qui commence vers 2000 m de fond : la première correspond aux vases côtières d’origine continentale, la seconde est caractéristique des vases profondes méditerranéennes. Le peuplement de cette dernière décroît en quantité et diversité avec la profondeur, en même temps que se raréfient les apports nutritifs venus du littoral.

Les études recommandées par le Comité Scientifique de Suivi ont permis de mettre comprendre l’évolution de ces populations au contact des résidus :

  • Entre le débouché de la canalisation et le chenal de la fosse, la population marine s’est raréfiée, à cause de l’effet mécanique de l’écoulement.
  • Sur le plateau continental, on a constaté que la conduite pouvait servir de refuge à quelques espèces de crustacés et de poissons jusqu’à 250 m de profondeur. Les analyses ont confirmé dans l’ensemble l’absence de résidus à ces profondeurs.
  • Les études successives, de 1995 à 2004, font apparaître qu’après un relatif recul du nombre des espèces, constaté en 1995 mais dont l’origine pourrait avoir été liée à des phénomènes environnementaux plus globaux, les années suivantes ont vu l’équilibre se rétablir et une importante augmentation des effectifs, comparables aux peuplements non touchés par les rejets.

Des résultats de tests d’écotoxicité sont disponibles pour différentes espèces (poissons, crustacés, oursins, mollusques, bactéries…). Selon les critères en vigueur, tous ces tests sont négatifs et permettent de conclure à l’absence d’écotoxicité des résidus lorsqu’ils sont immergés. Lors de la campagne en mer de 1998 et 1999, des effets mineurs ont été montrés chez l’oursin et les bactéries à proximité de l’émissaire. Ces effets n’ont pas été confirmés lors des campagnes suivantes. Ils seraient associés à des effets mécaniques et non toxicologiques en lien avec la finesse des particules des résidus.

Les résultats des suivis écologiques réalisés sur la macrofaune benthique montrent que, dans le périmètre d’influence des rejets de résidus, les peuplements des fonds marins meubles restent diversifiés. Ces résultats mettent en évidence une colonisation des sédiments contenant des résidus jusqu’à 2 400 m de profondeur. Néanmoins, les peuplements ont disparu dans la zone immédiate de l’écoulement (vraisemblablement par effet mécanique). Ces études permettent de conclure à une absence d’impact des résidus sur la macrofaune benthique y compris à forte profondeur.

 


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Mise à jour : 22 janvier 2013