Le rapport Créocéan de 1993 indiquait pourtant un risque toxique

C’est un très gros travail de synthèse réalisé en 1993 pour le groupe Pechiney.

Certes il indiquait une sensibilité en laboratoire de 3 espèces d’oursins et une espèce d’huître à partir de l’effluent sortant de l’usine, pouvant être un signe d’un risque toxique potentiel, dans son annexe consacrée à l’écotoxicité des rejets. Néanmoins, un autre travail, sur le terrain, de recolonisation des fonds marins enrichis de « boues rouges » par des espèces usuelles à forte profondeur (benthiques) ne révélait pas de différence de colonisation de fonds marins qui pourrait être induite par les « boues rouges » : « il est très possible que la toxicité chimique observée sur […] 3 espèces d’oursins et une espèce d’huitre ne s’exprime pas perceptiblement sur les populations benthiques (…) présentes dans le milieu récepteur des boues rouges, aux abords de la fosse de Cassidaigne (zone profonde)  »

Et de préciser qu’ « il faut souligner que la difficulté à établir un lien direct entre résultats de tests in vitro d’une part et réponse des peuplements in situ d’autre part, n’est pas propre à la présente étude. Il s’agit là de l’aspect délicat de l’interprétation de la plupart des démarches de surveillance éco-toxicologique. » (source Créocéan 1993)

Les scientifiques ont eux-mêmes constaté que les conclusions des études menées peuvent diverger selon les méthodes utilisées et l’origine de la matière à tester. Ils sont donc généralement prudents et favorisent la multiplicité des approches et leur reproduction dans le temps pour évaluer l’impact des rejets sur les êtres vivants.